- brésiller
-
• 1545; p.-ê. dér. dial. de briser, a. provenç. brezilh « sable fin » → 2. braise1 ♦ V. tr. Techn. ou littér. Réduire en menus morceaux, pulvériser.♢ Pronom. S'émietter, tomber en poussière. — Fig. et littér. « l'idée de devoir [...] se brésillait chez elle en un tas de menues obligations » (A. Gide).2 ♦ V. intr. Tomber en poussière. Ce tabac brésille.⇒BRÉSILLER, verbe trans.A.— [P. réf. probable à la friabilité du bois de brésil] Rompre, réduire en petits morceaux, effriter.— P. métaph. :• 1. Si vous voyez le postillon allant à tout brésiller et refuser un verre de vin, questionnez le conducteur...BALZAC, Ursule Mirouët, 1841, p. 9.♦ Emploi pronom. :• 2. ... elle avait encombré sa vie de maintes préoccupations adventices, de sorte que l'idée de devoir, souvent, se brésillait chez elle en un tas de menues obligations.GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 463.B.— TEINT. Teindre avec du bois de brésil.Rem. On rencontre dans la docum. un homogr. signifiant « briller, scintiller » (cf. braisiller). Les cierges brésillaient davantage, car la nuit descendait (BARRÈS, Les Amitiés fr., 1903, p. 232).PRONONC. ET ORTH. :[
], (je) brésille [
]. [
] mouillé à la finale dans FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, GATTEL 1841, NOD. 1844, LITTRÉ; yod dans LAND. 1834 et BESCH. 1845 (ainsi que dans les dict. mod.). Pour la prononc. [e] fermé dans ce mot dér. de braise, cf. brésil. FÉR. 1768 écrit bresiller.
ÉTYMOL. ET HIST.I.— 1346 « teindre en rouge » laine brezillie (d'apr. A. THIERRY, Tiers Etat, I, 521 dans GDF. Compl.).II.— 1545 « réduire en petits morceaux » (Navigation du Compagnon à la bouteille, B dans HUG. : rompoit et bresilloit).I dér. de brésil; dés. -er. II soit issu par dissimilation d'une forme brisiller dér. de briser (EWFS2); suff. -iller; à rapprocher de l'a. prov. brezillar « tomber en débris, se briser » attesté fin XIIe début XIIIe s. (RAYN.) et de l'a. prov. brezil, bresilh « recoupe de pierre » puis « débris, criblure » attesté dep. le XIVe s. (PANSIER t. 3), cf. FEW t. 1, p. 533a. Soit plutôt de même orig. que I du fait que le bois de brésil est réduit en menus morceaux pour en extraire la teinture (FEW t. 15, 1, p. 258b).STAT. — Fréq. abs. littér. :1.1. brésiller [bʀezije] v. tr.ÉTYM. 1346; de brésil.❖♦ Techn. Teindre avec du brésil.————————2. brésiller [bʀezije] v.ÉTYM. 1545; p.-ê. dér. dial. de briser (cf. l'anc. provençal brezilh « sable fin », → 2. Braise), ou même orig. que le précédent.❖♦ Technique ou littéraire.———I V. tr.1 Réduire en menus morceaux, pulvériser.♦ Pron. || Se brésiller : s'émietter, tomber en poussière.1 (…) elle avait encombré sa vie de maintes préoccupations adventices, de sorte que l'idée de devoir, souvent, se brésillait chez elle en un tas de menues obligations.Gide, Si le grain ne meurt, p. 165.———II V. intr. Tomber en poussière. || Ce tabac brésille.——————brésillé, ée p. p. adj.♦ ⇒ Brisé.2 (…) mandez-moi si vous dormez, si vous n'êtes point brésillée.Mme de Sévigné, 467, 13 nov. 1675.
Encyclopédie Universelle. 2012.